Q:J’ai toujours cru que les jeux d’argent (paris, poker etc) étaient interdits car s’apparentant a du vol. Or en discutant avec un Dayan ce chabbat, cela n’est interdit que pour une personne qui n’aurait pas de métier, c.-à-d. dont le jeu est son activité principale, là c’est effectivement du vol et là le joueur est Passoul Laédout. Donc pour une personne qui a un métier, c’est moutar, permis de faire un pari ou un jeu d’argent? R: La Michna dans le troisième chapitre de Sanhedrin (24b) disqualifie toute personne qui joue aux dés (Messa’hek Békoubya) de témoigner: il est considéré comme Passoul Laédout. La Guémara invoque deux raisons: 1. Avak Guézel, littéralement de la « poudre de larcin », c.-à-d. du vol d’ordre rabbinique, car celui qui récupère l’argent, bien que les autres participants l’ont donné sans être forcés, ont en fait participé car ils étaient sûrs de gagner et ne l’ont pas donné de leur plein gré; 2. « Michoum Yichouvo Chel Olam », car il ne participe pas à l’établissement du monde et de la société. D’après cette dernière raison seul celui qui n’a d’autre occupation et source de revenu que le jeu est Passoul Laédout, mais celui qui joue à ces heures perdues et a un travail n’est pas disqualifié pour témoigner. Il existe une controverse entre les Richonim selon quelle opinion trancher, et il y a également une contradiction dans les écrits du Rambam (Hil’hot Guézela 6, 10; Edout 10, 4). Le Choul’han Arou’h (‘Hochen Michpat 34, 16) tranche comme la deuxième opinion concernant les lois du témoignage, et ne disqualifie pas celui qui joue et qui a un autre gagne-pain honnête. Cependant il faut faire la distinction entre le fait d’être Passoul Laédout, et l’autorisation de jouer aux jeux de dés ou de cartes avec de l’argent. En effet il y a dans tous les cas de figure un problème de Avak Guézel qui est interdit d’ordre rabbinique. Il est donc interdit d’après le Choul’han Arou’h (‘Hochen Michpat 370, 1-2) de jouer aux jeux d’argent Midérabbanan, et même en jouant avec un goy, même si il n’y a pas d’interdit de Avak Guézel, il y a un interdit de s’adonner à des choses futiles (cf Pit’hé ‘Hochen Guénéva Véonaha 1, 18, note 46). Le Rama (‘Hochen Michpat 207, 13) évoque certaines conditions qui permettent de jouer aux jeux d’argent, comme le fait de mettre dès le début de la partie les sommes mises en jeu sur la table, mais il n’est pas évident que le Choul’han Arou’h soit d’accord avec ces passe-droits. |
Messa’hek Békoubya, Passoul Laédout
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