Question : celui qui souhaite apprendre à un enfant de 12 ans à mettre les Téfilins peut-il dire la Bérakha ? De plus, si ce jeune a mis les Téfilins une première fois est-il contraint de continuer à les mettre jusqu’au jour de sa Bar Mitsva ?
Réponse : le Rambam nous dit (lois des Brakhots 9,15) que celui qui dit une Berakha inutilement porte le Nom du Ciel en vain, et est comparable à celui qui jure en vain et il est interdit de répondre Amen après lui. De plus, concernant les enfants, on peut leur apprendre les Brakhots comme il se doit. Et ce, bien qu’ils les prononcent inutilement lors de l’apprentissage. Cela est permis mais on ne répond pas Amen après eux. Et celui qui répondrait Amen en ce cas n’est pas quitte. Le Choul’han Aroukh (chap. 215, §3) écrit que l’on ne répond pas Amen à l’enfant lorsqu’il apprend les Brakhots de son maitre. Mais l’apprentissage lui-même est autorisé. En revanche, lorsque ces mêmes enfants font la bénédiction non pour l’apprentissage mais tout simplement pour accomplir leur devoir, on répond Amen. En effet, ils sont astreints aux Mitsvots par souci de ‘Hinoukh, c’est-à-dire d’éducation. Il en est ainsi lorsqu’ils disent la Haftara à la synagogue, on pourra répondre à leur Brakhots. Le Michna Beroura précise que le maitre également est en droit de prononcer la Berakha avec le jeune enfant puisqu’il a le devoir de lui enseigner !
Il est bon de jeter un coup d’œil également sur les paroles du Choul’han Aroukh (YD 233,1) qui stipule que l’enfant de 12ans et un jour et la jeune fille de 11 ans et un jour, s’ils savent au Nom de qui ils ont formulé le vœu ou le serment, ceux-ci sont effectifs.
D’autre part le Choul’han Aroukh (YD ; chap. 214, § 1) stipule que les choses qui sont, à la base, permises, mais que l’on a l’usage d’interdire, sont considérées comme des vœux que l’on pas le droit d’annuler. Et que donc, celui qui a l’habitude de jeuner avant Roch Hachana ou entre Roch Hachana et Kippour, ou alors celui qui a coutume de ne pas manger de viande et de boire de vin depuis Roch ‘Hodech Av ou depuis le 17 Tamouz et souhaite revenir sur cette habitude pour des raisons de santé, devra être délié de son vœu par trois personnes. Et si, lors du début de son engagement, il voulait tenir cet usage à jamais, dès qu’il a observé cet usage ne serait-ce qu’une fois, il faudra une Hatara et expliquer pourquoi il regrette d’avoir pris sur lui ce vœu. Voir aussi le Pit’hé Techouva (§1) qui explique que le Choul’han Aroukh traite de celui qui souhaiterait annuler définitivement son engagement. Là effectivement il devra se défaire de son vœu. Mais si il se produit qu’une fois il ne se sente bien et qu’il souhaite interrompre momentanément son vœu, il n’a pas besoin de Hatara. Le Choul’han ‘Aroukh précise que celui qui voudrait faire preuve de retenue vis-à-vis de choses qui lui sont pourtant permises et se les interdire, explicitera dès le départ qu’il adopte cette conduite Bli Néder c’est-à-dire sans engagement. Il dira aussi ne vouloir adopter cette conduite que pour cette fois ou même d’autres fois mais pas pour toujours.
Conclusion : il est une Mitsva d’apprendre aux petits les Brakhots et même de prononcer le Nom afin de le leur apprendre. Mais pour éviter les problèmes dus aux Nédarims/vœux, le jeune dira avant de mettre les Téfilins qu’il le fait Bli Néder, sans engagement, jusqu’à être Bar Mitsva (ensuite il sera évidemment obligé de les mettre).