Le fête de Tou Bichevat est considérée comme le Nouvel An des arbres. Que cela signifie? Quelles sont les coutumes et habitudes que l’on commémore en ce jour? Petit rappel sur les lois de Birkot Hanéénim, les bénédictions de consommation, et de l’ordre de préséance.
Tags: Tou Bichevat, Nouvel an des arbres, Birkot Hanéénim
- 1. Tou Bichevat est le nouvel an des arbres concernant les lois de Orla (fruits des arbres interdits les trois premières années) et les lois des Troumot OuMaasserot (la dîme). On ne recitera pas les Ta’hanoun (supplications) ce jour-là car la joie engendrée par les arbres influe sur la joie de l’homme comme il est dit (Dévarim 20, 19): « Car l’homme est un arbre du verger ». (cf Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 131,6)
- 2. Il existe une controverse quant aux supplications à Min’ha de la veille, mais l’habitude est de s’abstenir. (cf Pri ‘Hadach ibid, Michna Broura 32, Kaf Ha’haim 101)
- 3. Certains ont l’habitude d’étudier le soir de Tou Bichevat le Séder ‘Pri Ets Hadar’. D’autres ont l’habitude d’étudier les différents sujets ayant trait à la supériorité des fruits d’Israel et à la supériorité de la Terre d’Israel, chacun selon son temps disponible et sa compréhension.
- 4. Un ‘Hatan et une Kalla (des jeunes mariés) qui ont l’habitude de jeûner le jour de leur mariage, s’abstiendront de jeuner le jour de Tou Bichevat ou tout autre jour où ne recite pas les Ta’hanoun. Ils jeuneront le jour d’avant ou le jour d’après, à condition que cela précède le mariage même si ce n’est pas le jour du mariage même. (cf Mordé’hay Roch Hachana 701, Bet Yossef et Chou’han Arou’h Ora’h ‘Haim 572, 3)
- 5. L’habitude répandue est de consommer de nombreux fruits le soir et le jour de Tou Bichevat, et de s’efforcer de prendre les fruits dont la Terre d’Israel a était louée. (cf Maguen Avraham 131, 16; Kaf Ha’haim 97; Michna Broura 31)
- 6. Il est préférable de prononcer la bénédiction sur un fruit qui a poussé en Terre d’Israel plutôt que sur un fruit qui vient de Diaspora si ils sont de la même espèce. (cf Ben Ich ‘hay Chana Richona Matot)
- 7. Il faut faire attention principalement ce jour-là de prononcer correctement la bénédiction sur les fruits avec ferveur et concentration, car grâce à elle, l’homme apporte la bénédiction sur les fruits de l’arbre. (cf Roch Hachana 16 Rachi Chté Lé’hem)
- 8. Il est bon de prier le jour de Tou Bichevat afin d’avoir un Etrog Méhoudar (splendide) pour la fête de Souccot. (cf Léchon ‘Ha’hamim du Ben Ich ‘hay vol. 138)
- 9. Lorsque l’on recite la bénédiction sur les fruits, on récite d’abord la bénédiction sur le fruit le plus important si on veut le consommer maintenant. L’importance du fruit est fixée suivant l’ordre d’apparition dans le verset et de proximité au mot ‘Erets’ (terre) comme il est dit (Dévarim 8,8): « Une terre de blé et d’orge, de vigne, de figue et de grenade, une terre d’huile d’olive et de miel ». L’ordre de préséance est donc le suivant: le pain sous toutes ses formes, les gâteaux, le vin, les dattes, le raisin, la figue, la grenade, les autres fruits de l’arbre, les légumes, les aliments dont la bénédiction est Chéakol, la bénédiction sur les parfums et odeurs. Après avoir récité les bénédictions dans cette ordre, l’ordre de consommation des aliments n’a plus d’importance.
- 10. Il existe un moyen mnémotechnique pour se rappeler de l’ordre des bénédictions selon l’acrostiche suivant: ‘Magua Ech’
– Mézonot: Hamotsi et Mézonot
– Guéfen: la bénédiction sur le vin
– Ets: bénédiction sur le fruit d’un arbre des sept espèces ou sur le fruit d’un autre arbre qui ne fait partie des sept espèces. (D’après le Rambam on devancera toujours le fruit préféré)
– Adama: bénédiction sur un fruit de la terre des sept espèces (par exemple un grain de blé entier non-fendu) ou un autre légume.
– Chéakol: bénédiction sur l’eau ou un autre liquide ou bien sur un aliment dont on ne connait pas la bénédiction.
- 11. Par exemple, si on a devant nous un morceau de gâteau et un verre de vin, on recitera d’abord Mézonot sur le gâteau et ensuite Haguéfen sur le vin. Si on a du vin et une datte ou une olive, on recitera la bénédiction sur le vin en premier puis Haets sur les fruits de l’arbre. Si les trois sont devant lui on procèdera comme susmentionné en faisant la bénédiction de Haets sur l’olive et la gouter puis on pourra manger à sa guise de la datte. (Ben Ich ‘Hay Chana Richona Matot 1)
- 12. Pourquoi Mézonot a préséance sur tout le reste? Car il est mentionné en premier dans le verset: ‘Une terre de blé et d’orge’.
- 13. Pourquoi le raisin a préséance sur les autres fruits? Car il fait partie des sept espèces, et il a une grande importance comme il est dit (Téhilim 104, 15): « Et le vin réjouie le cœur des hommes ». De plus nos Sages lui ont accordé une bénédiction spécifique, ‘Boré Péri Haguéfen’, c’est pour quoi il précède tous les autres fruits. (Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 211, 4-5)
- 14. Pourquoi un fruit dont la bénédiction est ‘Boré Péri Haets’ précède un légume dont la bénédiction est ‘Boré Péri Haadama’? Car la bénédiction de Haets est plus importante. (cf Michna Broura 211, 18; Kaf Ha’haim 14)
- 15. Pourquoi tous ces aliments précèdent un aliment dont la bénédiction est Chéakol? Car leurs bénédictions sont plus plus spécifiques, car elles ne dispensent que leurs espèces, tandis que Chéakol est plus générale et englobe de nombreuses espèces. (Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 211, 3)
- 16. Tout cet ordre de préséance n’a effet que si l’on a l’intention de manger les deux aliments, mais si on a l’intention de n’en manger qu’un seul pour l’instant on fera la bénédiction sur celui-ci même si le deuxième aliment qui a pourtant la préséance se trouve sur la table. (Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 211, 5; Kaf Ha’haim 53; Michna Broura 31)
- 17. Si on compte manger les deux aliments, on fera la bénédiction sur celui qui a la préséance même si on préfère le deuxième.