La période des trois semaines entre le 17 Tamouz et le jeune de Ticha Béav est appelée Ben Hamétsarim, « dans les défilés ». Cette période est marquée par des coutumes liées au deuil, afin de nous rappeler la Destruction du Temple. Ainsi on ne se marie pas pendant cette période, on ne mange pas de viande ni on ne boit du vin. De même on se restreint de reciter la bénédiction de Chéé’hiyanou.
A partir du 17 Tamouz
- Le 17 tamouz a commencé le désastre de la destruction du Temple., c’est pourquoi on pratique certaines attitudes de deuil jusqu’après Ticha Béav. En ces jours-ci particulièrement il convient à tout celui qui craint D.ieu de reciter le « Tikoun ‘Hatsot » à la mi-journée (jusqu’au coucher du soleil): on lira uniquement le « Tikoun Ra’hel » (cf Kaf Ha’haim 551, 221-2). Il va sans dire qu’il est bon de lire le « Tikoun ‘Hatsot » à minuit (Tikoun Ra’hel et Léa).
- On ne recite pas le « Tikoun ‘Hatsot » en journée le vendredi, Roch ‘Hodech Av et Ticha Béav. Cependant la veille du vendredi et du Roch ‘Hodech Av on recite le « Tikoun ‘Hatsot » après minuit, et le soir de Ticha Béav on ne recite que le « Tikoun Ra’hel » après minuit. (cf Ben Ich ‘Hay Chana Richona Dévarim 25)
- Mariage: on a l’habitude de ne pas se marier du 17 Tamouz jusqu’à Ticha Béav, même quelqu’un qui n’a pas encore d’enfant et n’a pas encore accomplit la Mitsva de Pirya Vérivia, procréer, et ainsi ont les Ashkenazim cette habitude partout. Il y a des endroits où on a l’habitude de ne pas célébrer de mariage qu’à partir de Roch ‘Hodech Av. La plupart des communautés Séfarades ont l’habitude de se montrer strict, car ce n’est pas une période de bénédiction. (cf Ben Ich ‘Hay Chana Richona Dévarim 4, Kaf Ha’haim 551, 43)
- Certains ont l’habitude de ne pas se fiancer pour la même raison, certains ont l’habitude de se montrer indulgent si on ne fait pas de repas lors des fiançailles jusqu’à Roch ‘Hodech Av, et tel était le Minhag à Bagdad. (cf Kaf Ha’haim 551, 43-44; Michna Broura 16; Ben Ich ‘Hay Chana Richona Dévarim 4)
- Orchestre: un orchestre qui joue lors des fêtes et différentes occasions joyeuses comme des mariages, ne peut jouer dans la maison d’un Juif pendant cette période de deuil, mais si ils n’ont pas de quoi subsister, ils peuvent jouer chez des Non-juifs pour leur Parnassa, en tant que gagne-pain, et ce jusqu’à Roch ‘Hodech Av, mais à partir de Roch ‘Hodech jusqu’après le jeune cela est interdit, de même que le jour du 17 Tamouz et du 10 Tevet. (cf Ben Ich ‘Hay Chana Richona Dévarim 5)
- On n’a pas le droit de danser même sans accompagnement musical pendant les trois semaines jusqu’à l’après-midi du 10 Av, et d’après certains jusqu’au soir. On n’a pas le droit d’écouter de la musique que ce soit d’un instrument ou d’un enregistrement (cf Kaf Ha’haim 551, 39). Cependant on a le droit de chanter oralement, sans accompagnement d’instrument de musique, lors d’un repas d’une Mitsva comme une Bar Mitsva, Mila, Pidyon Haben ou Siyoum Masse’het.
- On a le droit d’écouter un chant vocal le Chabbat, à la sortie du Chabbat et le Vendredi après-midi.
- Consommation de viande et de vin: Certains ont l’habitude de ne pas consommer de viande et de ne pas boire de vin depuis le 17 Tamouz jusqu’après Ticha Béav, sauf le Chabbat et lors d’une Séoudat Mitsva. Mais d’après la loi stricte les Séfaradim se restreignent de manger de la viande et boire du vin uniquement à partir de la sortie du Roch ‘Hodech Av (Cf Kaf Ha’haim 551, 125-6, Ben Ich ‘Hay Chana Richona Dévarim 15) et les Ashkenazim se montrent stricts le jour de Roch ‘Hodech Av lui-même (Michna Broura 58)
- Promenade et piscine: il est bon d’éviter de se rendre à la piscine pendant cette période à cause du danger, cependant dans une colonie de vacance où il faut occuper les enfants afin qu’ils ne trainent pas dans la rue, cela est permis à condition de redoubler de prudence et de multiplier le nombre de sauveteurs aux bords de la piscine.
- On ne sort pas ces jours-ci en séjour pour le plaisir, cependant si c’est l’unique moment pour pouvoir se promener avec ses enfants ou dans un but médical, on pourra se balader jusqu’au Roch ‘Hodech Av, mais à partir de Roch ‘Hodech Av jusqu’au 10 Av on n’ira pas du tout en balade ou à la piscine.
- La bénédiction de Chéé’hiyanou: on a l’habitude de ne pas manger de nouveau fruit ni de se vêtir d’un nouveau vêtement sur lequel on recite la bénédiction de Chéé’hiyanou pendant les trois semaines. Les Séfaradim ont l’habitude de ne pas la reciter même le Chabbat (cf Choul’han Arou’h 551, 17; Kaf Ha’haim 204-5; Michna Broura 98-9). Celui qui n’a pas de Talit a le droit d’en acheter un neuf pendant les trois semaines et de reciter dessus la bénédiction de Chéé’hiyanou, si son achat lui procure une joie. (Sédé ‘Hémed)
- Si on a oublié et que l’on a récité la bénédiction de « Boré Péri Haets » ou « Boré Péri Adama » sur un fruit nouveau, certains pensent qu’il faut reciter le bénédiction de Chéé’hiyanou, et certains disent qu’il ne faut pas, et ainsi on a l’habitude. (Kaf Ha’haim 214)
- Quelqu’un qui a reçu de son ami un cadeau et que cela lui procure de la joie, le mieux c’est de penser de ne pas l’acquérir jusqu’après Ticha Béav, comme il n’aura pas besoin d’après tout le monde de reciter la bénédiction de Chéé’hiyanou; cependant il vaut mieux ne pas l’utiliser pendant les trois semaines, car s’il l’utilise sans avoir reciter la bénédiction de Chéé’hiyanou, il se trouve qu’il perd cette bénédiction.
- Une femme enceinte qui a terriblement envie de manger un fruit nouveau, ou un malade qui en a besoin, ont le droit de manger et de reciter cette bénédiction. (Kaf Ha’haim 211)
- Si on a très envie de manger un nouveau fruit et qu’on ne peut le garder car celui-ci s’abimera si on attend jusqu’après Ticha Béav, a le droit de reciter Chéé’hiyanou.
- Lors d’une Brit-Mila ou d’un Pidyon Haben qui a lieu lors de ces jours-là, le père de l’enfant recitera la bénédiction de Chéé’hiyanou afin de ne pas perdre la Mitsva. (Choul’han Arou’h 551, 17)
- Coupe de cheveux: l’habitude du Arizal est de ne pas se couper les cheveux depuis le 17 Tamouz, et telle est l’habitude des Achkenazim. Celui qui se comporte ainsi est digne de louanges. D’après le Choul’han Arou’h cet interdit n’a effet que la semaine de Ticha Béav. Dans les Yéchivot où étudient ensembles des Séfaradim et des Achkenazim, il est bon que les Séfaradim ne se coupent pas les cheveux afin de ne pas se distinguer des autres étudiants. (Choul’han Arou’h 551, 12; Michna Broura 82)
- Haftarot: Pendant les trois semaines entre le 17 Tamouz et Ticha Béav, on lit trois Haftarot appelées « Tlata Dépouraanouta », les trois Haftarot de Malheur, qui sont: « Divré Yermiyaou », « Chimou Dévar Hachem » et « ‘Hazon Yichayaou ». Lorsque Roch ‘Hodech Av tombe le Chabbat, les Séfaradim ont l’habitude de lire « Chimou » et recitent le premier et le dernier verset de la Hafatara de Chabbat et Roch ‘Hodech, c.-à-d. « Hachamaim Kissi », et ainsi ont l’habitude une partie des Achkenazim (Minhagué Hagra, cf Michna Broura 425, 8). Une partie des Achkenazim a l’habitude de lire « Hachamaim Kissi ». (cf Choul’han Arou’h ibid, 1, Rama; Kaf Ha’haim 10-11; 15)
- Si on s’est trompé et on a lu le premier Chabbat la Haftara normale, on lira la semaine d’après « Divré Yermiyaou » et « Chimou » car elles sont juxtaposées dans les Prophètes. (cf Kaf Ha’haim 428, 44)
A partir de Roch ‘Hodech Av
- « Un Juif qui doit se rendre au tribunal avec un non-Juif, doit éviter de s’y rendre en Av car c’est un mois sous un mauvais signe » (Taanit 29b). Il faut évitera jusqu’au 10 Av et d’après certains jusqu’au 15 Av. (cf Ben Ich ‘Hay Chana Richona Dévarim 1)
- Construction: lorsque rentre le mois de Av, on restreint les joies. On ne construit pas de bâtiment qui procure de la joie, ou superflus. Cependant une famille qui vit à l’étroit dans son appartement a le droit d’entreprendre des travaux afin de l’agrandir. (Choul’han Arou’h 551, 2; Kaf Ha’haim 24; cf Ben Ich ‘Hay ibid 3)
- Dans tous les cas, si on a commencé les travaux avant Roch ‘Hodech Av, on n’a pas besoin de les interrompre.
- On ne doit peindre ou enduire les murs de la maison à partir de Roch ‘Hodech Av. Si il y a une contrainte, par exemple qu’il faut emménager dans l’appartement immédiatement après Ticha Béav, on a le droit de peindre même après Roch ‘Hodech. (Michna Broura 12)
- Les entrepreneurs en Erets Israel qui construisent pour le public, ont le droit de construire, car ils accomplissent en ceci la Mitsva de Yichouv Erets Israel, l’établissement de la Terre d’Israel, ainsi que d’évitera la perte de revenus de nombreux employés.
- A partir de Roch ‘Hodech on n’achète pas ni on ne plante d’arbre d’ornement ou des arbres en pot. Par contre on a le droit de s’en occuper. Un agriculteur qui doit planter des arbres fruitiers car cela représente sa source de revenu et c’est la saison idéale, en ont le droit (Choul’han Arou’h ibid, 2). A propos, il est bon de rappeler que les arbres plantés après le 15 Av sans un bloc de terre autour des racines, l’année de la plantation n’est pas considérée comme la première année de Orla.
- Lorsque commence le mois de Av, on diminue le commerce. Certains se montrent stricts dans tous les achats, d’autres uniquement dans l’achat de vêtements qui procurent de la joie, comme le costume et la robe des mariés, et telle est l’habitude.
- Des achats qui ne sont pas nécessaires, il est bon d’éviter. En cas de risque de perte d’argent si on repousse l’achat après Ticha Béav, on aura le droit d’acheter même pour les besoins des futurs mariés. (Cf Choul’han Arou’h ibid, 554, 22; Kaf Ha’haim 551, 21; Ben Ich ‘Hay ibid 3)
- On n’a pas le droit d’acheter tout habit sur lequel on recite la bénédiction de Chéé’hiyanou même si on a l’intention de l’étrenner après Tiche Béav. Cependant des habits sur lesquels on ne recite pas la bénédiction de Chéé’hiyanou comme un tricot de corps ou des chaussures, il est préférable de les acheter avant Roch ‘Hodech Av. Si on en a besoin, d’après la loi stricte cela est permis de les acheter après Roch ‘Hodech et on ne les étrennera qu’après Ticha Béav.
- On a le droit de porter des chaussures de Ticha Béav pour la premier fois le jour même de Ticha Béav, mais il est préférable de les étrenner à Yom Kippour. (Choul’han Arou’h 551, 7; Kaf Ha’haim 96)