Q Est-il vrai qu’il faut s’abstenir de donner la Tsedaka la nuit ?
R Le ‘Hida écrit au nom du Chaar Hakavanot qu’il n’est pas recommandé de donner de Tsedaka la nuit avant la téfila d’Arvit comme on le fait à Cha’harit car la nuit est un moment de Din, de justice.
Le Rav Mahari Tsema’h interprète les paroles du Chaar Hakavanot : on ne donnera pas de la Tsedaka la nuit avec les mêmes intentions qu’en journée mais il est évident que la tsédaka peut se faire à tout moment.
Le ‘Hida apporte une preuve du Talmud Yeroushalmi : “ Rav ‘Hinéna Bar Papa était sorti la nuit pour une Mitsva, lorsqu’il rencontra le chef des démons. Celui-ci lui dit : N’as-tu pas enseigné le verset : “ Tu ne déplaceras pas la limite de ton prochain” ? (Ne pas empiéter sur le territoire d’autrui, la nuit étant le royaume des démons). Rav ‘Hinéna lui répliqua : N’est-il pas écrit que celui qui donne (de la Tsedaka) en cachette retient la Colère (divine) ?
Certains expliquent que la discussion entre Rav ‘Hinena et le chef des démons porte sur le risque que prend le Rav en sortant seul la nuit, car les Chedim peuvent attaquer la nuit.
Le ‘Hida quant à lui interprète différemment ce dialogue : le démon a reproché à Rav ‘Hinéna d’être sorti pour donner de la Tsedaka la nuit, qui n’est pas un moment de miséricorde. Ce à quoi le Rav répondit que la Tsedaka peut se faire à tout moment.
Dans le Chout Maharcham, il est écrit que selon le Yeroushalmi, on peut effectivement donner de la Tsedaka la nuit, mais seulement celle que l’on souhaite faire en cachette, comme le dit le verset : “Celui qui donne en cachette, retient la colère.” Autrement il sera préférable de donner en journée.
Le Min’hat Elazar rapporte que lorsque le Divrei ‘Haim donnait la tsedaka la nuit, il le faisait en tant que cadeau. Car si la Kabbala ne conseille pas de donner de la Tsedaka la nuit, la Torah interdit de refuser la charité à un pauvre qui tend la main, le jour comme la nuit. Aussi, celui qui ne veut pas donner de Tsedaka la nuit pourra dire qu’il le fait a titre de présent comme le faisait le Divrei Haim.
En conclusion : Lorsqu’un pauvre demande l’aumône, on lui donnera de la Tsedaka, de jour comme de nuit. La nuit, certains donneront alors cette charité en tant que cadeau, et non pas en tant que Mitsva de Tsedaka.
Le Rav Mordekhai Eliahou écrit qu’il n’y a pas d’obligation de donner de la Tsedaka avant arvit.
Une tsedaka en cachette peut se donner la nuit.