Q: Y-t-il un problème de faire du maquillage permanent sur la figure?
R: Il faut vérifier si il n’y a pas de problème de Kétovet Kaaka, tatouage qui est interdit d’après la Torah.
Il faut introduire d’abord que la peau est constituée de trois couches, subdivisées en plusieurs couches: l’épiderme, la couche inferieure, divisée en cinq couches; la couche principale appelée le derme, divisée en trois couches; la couche supérieure appelée hypoderme, divisée en cinq couches. Lors d’un tatouage indélébile, on fait pénétrer l’encre jusqu’à la couche supérieure de l’épiderme, celle qui génère les cellules de la peau, c’est pourquoi le tatouage ne s’efface pas. Lorsque l’on fait un maquillage permanent, l’aiguille ou le stylo spécialisé fait pénétrer l’encre jusqu’à la quatrième ou cinquième couche que l’hypoderme. Le maquillage disparait avec le temps car il n’est pas incrusté aussi profondément qu’un tatouage, et après trois ans il ne reste généralement plus de maquillage.
La Torah interdit de faire un tatouage sur la peau (Vayikra 19, 28). Les commentateurs médiévaux expliquent que cette pratique est une coutume des Non-juifs idolâtres, qui montraient par là qu’ils étaient serviteurs de telle ou telle idole.
Il y a une controverse concernant les tatouages si l’interdit est uniquement sur l’écriture de lettres, par contre tatouer des dessins n’est pas interdits d’après de nombreux décisionnaires Min Hatorah mais seulement d’ordre rabbinique. Même ceux qui interdisent autre chose que des lettres, certains d’entre eux nécessitent au moins une forme complète, qui a un sens, mais pas juste une tache de couleur. Les décisionnaires contemporains tendent à penser que dans ce cas ce n’est qu’un interdit d’ordre rabbinique.
Il y a une deuxième controverse concernant la durée du tatouage: d’après la plupart des commentateurs médiévaux n’est interdit qu’un tatouage permanent, qui ne s’efface pas avec le temps. D’après le Némouké Yossef, il suffit de grave pour un long temps; il ne donne pas d’indication précise sur la longueur de cette période. D’après cette opinion il serait interdit de mettre du maquillage permanent, même si il disparait après trois ans.
Il y a un troisième point à éclaircir, celui de ‘Houkot Hagoyim, les coutumes des Non-juifs. D’après de nombreux décisionnaires il n’y a pas de problème de ‘Houkot Hagoyim dans le maquillage permanent car on le fait pour des raisons cosmétiques, de même qu’il est permis de bruler une plaie pour des raisons médicales même si cela laisse une trace indélébile qui s’apparente à un tatouage.
En conclusion, d’après le Rav Zatsal, on peut permettre de faire du maquillage permanent qui disparait au bout d’un an, mais on ne fera pas du maquillage qui tient de trois à cinq ans.
Chevet Halévy vol. 10, 137; Léhorot Nathan vol. 10, Yoré Déa 64
Chout Min’hat Acher vol. 2, 56; Chraga Hameir vol. 8, 44-45
Avné Choam vol. 2, p. 882; Yémé Tohar p. 136; Nichmat Avraham Yoré Déa 180, 1, 3, p. 132
Té’houmin vol. 6, p. 288; vol. 8, p. 110
Encyclopédie médicale Hil’hatique vol. 6, p. 35