Question :
Dans le cas où le Hefsek est bien sorti, mais que sur le Mo’h Da’houk une toute petite tache rouge est apparue, que faire ?
Réponse :
À partir du moment où le Mo’h Da’houk contient une tache rouge cela invalide le Hefsek et donc il faudra recommencer toute l’opération le lendemain, c’est clair.
Le premier jour des Chiva Nékiyim aura donc lieu le lendemain du Hefsek et du Mo’h.
En revanche si le Hefsek Tahara a été correct et que le Mo’h Da’houk l’a été tout autant, simplement ce Mo’h a été inséré après la Chkia, cela n’invalide pas le Hefsek. Les Chiva Nékiyim pourront donc débuter immédiatement après.
Il faut savoir en effet que bien qu’il soit très fortement conseillé de faire le Mo’h Da’houk, et que c’est la coutume acceptée par l’ensemble du peuple juif et de tous les Poskim, le Mo’h n’est pas obligatoire au point d’empêcher les Chiva Nékiyim.
Vous demandez ce qui se passe si l’on a un doute quant au Hefsek Tahara (et qu’il n’est plus là pour le montrer à un Rav) mais que le Mo’h Da’houk a été réalisé correctement et qu’il est sorti propre.
On aurait pu dire que si ce Mo’h a été inséré avant la Chkia, alors on pourra considérer que ce Mo’h fait office de Hefsek Tahara et donc poursuivre le processus de purification, en veillant cette fois à ne rien oublier.
Mais il faut savoir que le Choul’han Aroukh (196, 6) tranche comme le Rachba le Raza etc. qu’il est impératif, lors du Hefsek Tahara, que la vérification inclue les ‘Horim et Sdakim, c’est-à-dire toutes les fentes et plis etc. du vagin. Voir aussi le Hava’t Da’at (biourim 4) le Lehem Vesimla (11) le Sidrei Tahara (23) etc. selon tous ces Poskims, la vérification optimale est rédhibitoire et donc si elle n’a pas été faite de cette manière et que la femme s’est contentée d’introduire le tissu témoin sans le faire tourner comme il se doit, ce n’est pas considéré comme un Hefsek Tahara.
Voir en particulier les propos de notre maitre le rav mordehay eliaou (darkei taara chap 13 remarque rajout 3), et donc a priori le Mo’h Da’houk ne peut pas faire office de Hefsek Tahara.
il est vrai que de grands décisionnaires contemporains comme le Rav Chalom Messas (Chemech Oumaguen tome 2 chap 9) ou comme le Rav Ovadia Yossef (Halikhot Olam tome 5 page 80-82) autorise.
Mais il faudrait analyser leur propos, car peut être parlent-ils d’un Mo’h Da’houk qui a été introduit de telle manière qu’il puisse faire office de Hefsek Tahara.
Mais nous trouvons également dans le Levoushei Oz (6 sk .1) au nom de Rav Elyashiv des propos clairs qui permettent de considérer le Mo’h Da’houk comme un Hefsek Tahara (évidemment bédiavad), même s’il n’a pas été introduit comme il faut introduire le Hefsek Tahara, c’est-à-dire dans les ‘Horim et les Sdakim!
Leur raisonnement peut être résumé ainsi: le Mo’h Da’houk restant dans l’endroit intime de la femme durant un grand moment, s’il y avait du sang, il serait apparu sur ce morceau de tissu, même s’il n’a pas été introduit partout.
On pourrait certes objecter que les décisionnaires qui ont permis de se reposer sur le Mo’h Da’houk en tant que Hefsek Tahara ne l’on fait qu’en cas de doute sur le Hefsek lui-même, mais n’ont pas autorisé dans le cas où le Hefsek était assurément taché d’une tache de sang ou qu’il n’a pas été réalisé du tout.
Mais en fait cela n’est pas le cas. Les décisionnaires qui ont autorisé, l’on fait avec des raisonnements solides. Simplement, il est clair que l’on ne peut se reposer sur ces autorisations qu’a postériori et surement pas a priori.
Ceci dit, comme nous l’avons indiqué au début, l’avis de notre maitre le Rav Mordekhay Eliahou est que le Mo’h Da’houk ne peut pas etre considéré comme un Hefsek car il n’a pas été introduit comme il se doit.