Y a-t-il un problème pour une femme de s’isoler avec le médecin dans son cabinet à la Koupat ‘Holim ?
Une femme qui va en visite à la Koupat ‘Holim chez un médecin, ou un homme qui va en visite à la Koupat ‘Holim chez une femme médecin, a priori il suffit que des personnes puissent entrer dans la pièce à tout moment, sans devoir taper à la porte et attendre une réponse. Ces personnes peuvent être d’autres patients, il n’est pas nécessaire qu’ils fassent partie du personnel médical qu’ils travaillent à la Koupat ‘Holim en tant que personnel administratif. Encore faut il s’assurer qu’il arrive effectivement parfois que des patients s’introduisent sans autorisation, meme si ce n’est pas officiellement autorisé. En Israel, dans les Koupot ‘Holim, c’est généralement le cas.
Il en va de même dans les hôpitaux. En revanche, si le médecin verrouille la porte, les critères d’autorisation seront autres, lorsqu’il y en a, comme on le verra plus loin.
Si la visite chez le médecin se fait dans une clinique privée, si la porte est fermée mais pas verrouillée, et qu’il y a d’autres patients qui attendent leur tour, il semble que l’on puisse aussi se reposer sur le fait qu’une intrusion soudaine soit possible, même si ce n’est pas fréquent. En revanche, s’il n’ya pas d’autres patients, et que ceux-ci viendront chacun à l’heure qui leur a été fixée, il est difficile d’autoriser.
Si dans cette clinique se trouve également une assistante ou une infermière, une stagiaire, etc. l’isolement devient un interdit d’ordre rabbinique (un homme avec plusieurs femmes) et l’on pourra parfois permettre, comme nous allons le voir.
Dans le Chout Igrot Moché, Rabbi Moché Feinstein autorise éventuellement lorsque la porte du médecin est fermée à clef, car le médecin est préoccupé par son travail. Même si la patiente est la dernière patiente de la journée, s’il y a une secrétaire ou une assistante à l’extérieur de la pièce, le médecin craint généralement de s’isoler plus que nécessaire car il craint pour sa réputation.
Le Yaskil ‘Avdi (tome 2 chap. 17 et 18) ajoute que le médecin craint pour sa réputation au cas où des informations concernant ses agissements se répandaient.
Toutefois, le Tsits Eliezer n’est pas entièrement d’accord avec cela. Certes, il reconnait qu’il existe une présomption disant qu’un « artisan ne porte pas préjudice à son métier » et qu’il en est de même pour un médecin. Mais on ne peut se reposer sur cette présomption qu’en la présence d’autres circonstances indulgentes, comme dans le cas où la porte n’est pas verrouillée mais juste fermée, ou dans le cas où le mari de la femme est en ville, etc.
Le Rav Chlomo Zalman Auerbakh est du même avis. Selon lui, le fait qu’un artisan ne gâche pas son métier est suffisant pour considérer que l’on n’est pas en présence de gens enclin à la débauche, métier oblige. Mais ce n’est pas suffisant pour autoriser l’isolement. Pour preuve le fait qu’un bébé décédé ‘Has Véchalom doit être accompagné (pour être enterré) de deux hommes et d’une femme, et l’on ne permet pas à un homme et une femme de procéder à cet accompagnement sous prétexte qu’ils seraient occupés à une activité (activité au caractère grave, de surcroit).
Si d’autres personnes disposent d’une clef, on peut considérer également que la pièce est comme ouverte au domaine public, puisque d’autres personnes y ont accès. Dans la mesure, bien entendu, où la clef du coté de la pièce où les personnes s’isolent n’est pas insérée dans la serrure de sorte à ce qu’il ne soit pas possible d’ouvrir de l’extérieur !
Si le mari accompagne sa femme chez le médecin, et se trouve juste dans la pièce d’à coté pendant la visite, même si la porte est fermée à clef il est probable que cela soit autorisé car la présence du mari devrait suffire pour intimider le médecin a se laisser aller à la débauche. |
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