Question :Le texte de Bérikh Chémé, dit lors de la sortie du Sefer Torah, doit-il être dit uniquement le Chabat ou bien toutes les fois où l’on sort le Sefer Torah, y compris lundi et jeudi ? Réponse :Dans le livre Cha’ar Hakavanot (enseignements du Ari Zal) Rabbi ‘Hayim Vital rapporte que son maitre le Ari « avait l’habitude – et était attentif à cela – à chaque prière de Cha’harit le Chabbat matin, au moment de sortir le Sefer Torah, de dire le texte figurant dans le Zohar Parachat Vayakhel, à savoir Berikh Chémé Démaaré ‘Alma etc. ». Une lecture simple de ces propos indique que selon le Ari ce texte doit être récité uniquement le Chabbat et uniquement le matin. A l’exclusion d’un jour de semaine ou même de la prière de Min’ha de Chabbat. Cela n’implique pas qu’il soit interdit ou inutile de le dire à ces moments, mais le Ari, apparemment, n’en voyait pas d’obligation. Une lecture des paroles du Zohar lui-même à l’endroit indiqué nous fera remarquer en revanche que si le Chabbat est clairement indiqué, le matin, lui, ne l’est pas. Mais le Ari, pour des raisons qu’il connaissait, a compris qu’il s’agit de Cha’harit, apparemment. Mais le ‘Hida dans Nitsotsé Orot écrit clairement qu’il est en est de même concernant Min’ha de Chabbat. Il s’oppose en cela à certains de ses contemporains qui prônaient la récitation du Bérikh Chémé y compris les jours de semaines. Le ‘Hida, lui, entend être fidèle à la transmission du Ari Zal. Le ‘Hida, dans un autre de ses ouvrages exclut l’avis du ‘Hemed Moché, qui prônait justement la récitation y compris les jours de semaine. Selon le ‘Hida, se serait même le Min’ha de Chabbat qui serait le moment le plus opportun pour le Bérikh Chémé, et c’est justement pour cette raison que Rabbi ‘Hayim Vital nous enseigne que le Ari Zal le récitait aussi le Chabbat matin. Le Rabbi Yossef ‘Hayim de Bagdad dans son Rav Péalim (tome 3, partie Sod Yécharim, chap.8) s’étonne des propos du ‘Hida. Pour lui, il se peut que le Zohar parle aussi des jours de la semaine. Il amène à cela plusieurs arguments. Selon lui, ce que le Cha’ar Hakavanot dit, c’est que justement le Ari disait le Bérikh Chémé aussi le Chabbat, et pas seulement en semaine. On aurait pu exclure en effet le Chabbat parce qu’il est interdit de formuler des requêtes le chabbat. Ce serait pour cela qu’il était nécessaire de nous informer que le Ari disait ce texte y compris le Chabbat. Mais finalement, la position adoptée par beaucoup de kabalistes y compris Rabbi Yossef ‘Hayim de Bagdad est que le texte doit être dit tous les jours où l’on dit le Kéter à Moussaf. Donc non seulement Chabbat, mais aussi les jours de Yom Tov, de ‘Hol Hamoed, ou encore de Roch ‘Hodech. Le Kissé Eliahou du Rav Eliahou Mani justifie cela par le fait que nous disons dans le Bérikh Chémé : Bérikh Kitrakh, nous bénissons Ta Couronne, référence à la sphère kabalistique de la Couronne. Cela correspond bien à la Couronne que nous mentionnons dans la prière du Kéter dans la répétition du Moussaf. Si bien qu’à la lumière de ce qui vient d’être présenté, et d’autres sources consultées, il semble qu’il y ait deux avis sur la question : Le Rav Mordekhay Eliahou dans Maamar Mordekhay (Chabbat, tome 2) rejoint l’opinion kabalistique traditionnelle, à savoir celle qui prône de dire le Bérikh Chémé les jours où l’on dit le Kéter. C’est donc à notre avis l’opinion à suivre. |
Le texte de Bérikh Chémé, dit lors de la sortie du Sefer Torah, doit-il être dit uniquement le Chabat ou bien toutes les fois où l’on sort le Sefer Torah, y compris lundi et jeudi ?
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