Q:
Quelle bénédiction doit-on reciter lorsque l’on prélève la ‘Hala, et quelle formule faut-il dire au moment du prélèvement?
R:
il existe deux prélèvements qui se ressemblent: la ‘Hala de la pâte à pain et la Trouma, la dime, de la récolte des céréales, ainsi que des fruits et légumes. Ces deux prélèvements ont une sainteté et sont destinés au Cohen. D’après la Torah une quantité minimale de prélèvement suffit pour exempter la pâte ou la récolte: elles sortent de leur catégorie de Tével, interdits à la consommation, pour devenir consommables. La ‘Hala et la Trouma sont interdit à la consommation pour un Israel, et même le Cohen ne peut les consommer qu’en état de pureté. Il faut également les préserver de toute impureté, sinon ils sont interdits à la consommation même pour un Cohen pur, ou impur, mais il lui sera permis de tirer profit de la chaleur émanant de leur combustion. La ‘Hala est elle-même appelée Trouma dans la Torah (Bamidbar 15, 19-21). Elle a donc plusieurs lois communes avec la Trouma.
Il existe une controverse entre les Richonim, les décisionnaires médiévaux, concernant la bénédiction sur le prélèvement de la ‘hala. D’après le Rambam et le Sefer Hatrouma on recite « Acher Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhafrich ‘Hala », afin de désigner la Mitsva que l’on compte accomplir dans l’immédiat, et la ‘Hala représente cette Mitsva. Le Smag, Sefer Hamitsvot Gadol, de l’école des Tossafistes, rapporte une opinion selon laquelle il faut dire « Léhafrich Trouma », car le mot ‘Hala, signifie gâteau, miche de pain, et non la Mitsva du prélèvements; à tel point que le Rav Ibn Yer’hi, le Sefer Hamanhig, auteur provençal du treizième siècle, pense que celui qui a récité « Léhafrich ‘Hala » doit recommencer la bénédiction. Cependant le Smak, le Sefer Hamitsvot Katan, autre savant de l’école des Tossafistes, ultérieur au Smag qu’il vient abréger, pense que l’on peut s’acquitter avec chacune des deux bénédictions. Le Choul’han Arou’h tranche qu’il fait dire « Léhafrich Trouma » et le Rama rajoute que l’on peut également reciter « Léhafrich ‘Hala ». Le Taz rapporte au nom du Maharchal l’habitude des femmes de reciter « Léhafrich Trouma ‘Hala ». Il écrit également qu’il n’est pas nécessaire de préciser « Léhafrich ‘Hala Min Haissa », « prélever la ‘hala de la pâte », bien que la Hala’ha soit qu’il faut prélever la ‘Hala uniquement de la pâte et non de la farine.
Après avoir récité la bénédiction on prend un peu pâte et on dit « Haré zou ‘Hala », « ceci est la ‘Hala ». D’après le Raavad de Posquieres, au nom du Chéiltot, ouvrage Hala’hique de l’epoque des Gueonim de Babylone, il faut dire « Haré Zou Trouma », « ceci est le prélèvement ».
En conclusion, d’après le Rav Zatsal on recitera la bénédiction « Acher Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhafrich ‘Hala Trouma » comme témoigne le Ben Ich ‘Hay que tel était le Minhag de Bagdad. On lira préalablement le Léchem Yi’houd comme imprimé dans les Sidourim. Puis on dira « Haré zou ‘Hala » en tenant un peu de pâte dans la main.
Tour Choul’han Arou’h Yoré Déa 328, 1; Ba’h 2; Taz 1 au nom du Maharchal
Ben Ich ‘Hay Chana Richona Tsav 19
Kitsour Choul’han Arou’h 35, 1; Sidour Kol Eliyaou p. 908 |