Question :
Chalom, on m’a dit que la femme n’a pas le droit de déjeuner le Chabat matin sans faire le Kidouch mais que pour le mari cela est permis, est-ce vrai ?
Réponse :
En réalité, même un homme n’a pas le droit de déjeuner avant la Téfila (comme le dit le Choulhan Arouh, Orah-Haïm, 89, 3). Cette interdiction ne concerne que les aliments tels que le pain ou les gâteux, ou même les fruits mais pour ce qui est de boire de l’eau, cela est permis. Beaucoup de décisionnaires permettent aujourd’hui de boire une boisson chaude comme du thé ou du café même s’il y a du sucre.
la raison de cette interdiction est qu’il ne sied pas de venir prier à Hashem avec un ventre plein ce qui serait une forme d’orgueil. Et c’est pour cette raison que boire est permis, car boire ne remplit pas le ventre mais simplement désaltère. D’autre part cela signifierait que l’on s’occupe de soi avant de penser à Hashem.
De façon générale, il est interdit de s’alimenter avant chaque Mitsva (Méguila, Chofar, etc.). Cette interdiction ne concerne évidemment pas les personnes faibles et malades.
Suivant l’avis du Choul’han Aroukh, il est donc permis à un homme faible ou malade de s’alimenter raisonnablement avant la Téfila, et d’après Rav Shlomo-Zalman Auerbach il est impératif – avant de s’alimenter – de lire ses Brakhots du matin et le Keriat-Chéma, et d’essayer de se limiter à moins de 1 Kazayit, soit 33 grammes dans plus de 4 minutes.
Selon le Biour Halacha, pour une personne bien portante mais qui risquerait par la suite de se sentir faible, il serait préférable de prier chez soi puis manger, et partir ensuite à la synagogue pour répondre au Kadish, à Bare’khou, etc.
Il reste que certaines communautés hassidiques ont permis à leurs membres de manger « légèrement » et de façon systématique, considérant que de nos jours nous sommes tous des gens » faibles et malades. »
Pour ce qui est du Kidoush :
Le Choulkhan Arouh ( Orah-Haïm 289, 1) rapporte l’obligation de réciter le Kidoush le matin, et conclut que ce Kidoush doit se réciter à table au moment du repas. Par ailleurs, il sera interdit de manger avant le Kidoush. Mais boire avant le Kidoush est permis car ce n’est pas encore le moment de la Séouda [repas], lequel est après la Téfila.
Le Biour Hala’ha est d’avis qu’une personne qui doit, pour des raisons de santé, s’alimenter avant la Téfila devra réciter son Kidoush avant la Téfila. Car du fait qu’elle doive s’alimenter, elle se trouve déjà dans l’obligation de réciter le Kidoush.
Et c’est également l’avis de nombreux Poskim, tel que le Igrot Moché de Rav Moshé Feinstein.
Par ailleurs, certaines communautés hassidiques mangent raisonnablement avant la Téfila et ceci sans réciter le Kidoush, en argumentant du fait qu’ils ne prennent là qu’une simple collation et que le Kidouch reste obligatoire à partir du repas.
Et il semble, selon Rav Shlomo-Zalman Auerbach dans son livre Choul’han Shlomo (189, 8) qu’une personne faible qui mangerait raisonnablement n’aurait pas besoin de réciter son Kidouch.
Pour ce qui est des femmes n’ayant pas d’obligation de prier, elle seraient donc obligées de réciter le Kidoush avant de s’alimenter, car c’est là pour elles le moment du repas.
Pour une femme qui a l’habitude de prier tous les jours, certains décisionnaires lui donnent la possibilité de s’alimenter raisonnablement comme les hommes, et cela sans réciter le Kidoush. Mais le Minhag est de le réciter
En conclusion
Pour les hommes, il est préférable de ne pas manger avant la Téfila sauf pour celui qui se sent faible. Dans ce cas seulement, il pourra manger raisonnablement, et sans réciter le Kidoush.
Une personne malade doit réciter son Kidoush et manger avant la Téfila
Les femmes peuvent manger avant la Téfila, et elles réciteront pour cela le Kidoush.