Q Celui qui n’a pas le temps de réciter sa prière le matin avant de se rendre au travail – notamment en hiver lorsque l’heure de la mise des Téfilines est tardive en France – peut-il se contenter de mettre ses Téfilines dès l’heure autorisée et prier plus tard sur son lieu de travail sans ses Téfilines ?
R Dans le Chéma Israël nous disons : “Tu les attacheras comme signe sur ton bras, ils seront comme ornement entre tes yeux.” Il faudra donc veiller à réciter le Chéma en portant les Téfilines, afin d’être en adéquation avec l’ordre qui y est mentionné.
D’ailleurs, dans le traité Berakhot, Oula dit : “Tout celui qui lit le Chéma sans ses Téfilines, est considéré comme coupable de faux témoignage.”
Rabbi Yohanan ajoute que celui qui veut accepter comme il se doit le joug divin devra se laver les mains, mettre ses Téfilines, puis réciter le Chéma et la Amida.
Le Beth Yossef rapporte l’explication de Rabbenou Yona sur la Guemara : Oula explique que celui qui ne porte pas les Téfilines lorsqu’il récite le Chéma, est tout de même quitte de la Mitsva de réciter le Chéma mais est à la fois coupable de ne pas mettre en pratique la mitsva qu’il évoque, à savoir, celle des Tefilines.
Pour Rabbi Yohanan, le fait de réciter le Chéma sans porter les Téfilines, constitue une mitsva incomplète. De fait, la mitsva du Chéma revient à accepter le joug divin et les Téfilines sont un signe de soumission du corps et de l’esprit à Hachem. Lire le Chéma avec les Téfilines permet une acceptation totale du joug divin. Ces deux mitsvot sont donc complémentaires et les dissocier rend la mitsva du Chéma imparfaite
Le Choul’han Aroukh tranche qu’il faut porter les Téfilines au moment du Chéma et de la Amida. Le Michna Beroura rapporte au nom du Tossefot que celui qui lit le Chéma sans porter les Téfilines est quitte a posteriori. Il précise toutefois au nom du Levouch que l’on parle ici de quelqu’un qui agit par paresse et ne met pas ses Téfilines volontairement. Mais celui qui ne possède pas de Téfilines ou qui se trouve dans l’impossibilité de les mettre, pourra lire le Chéma et sera quitte a priori. Le Mishna Beroura précise ailleurs que celui qui n’a pas ses Téfilines ne devra pas attendre d’en avoir pour lire le Chéma car l’heure risque de passer. Mais s’il est certain d’avoir en sa possession des Téfilines avant que l’heure du Chéma ne passe, alors il devra attendre.
D’après le Maguen Avraham il est préférable de prier seul avec ses Téfilines qu’avec Minyan et sans ses Téfilines.
Conclusion : Celui qui ne peut mettre ses Téfilines au travail, les mettra chez lui avant d’aller au travail et récitera les quatre paragraphes des Tefilines. Il fera sa prière plus tard sur son lieu de travail.