Q: Quelle bénédiction doit-on reciter sur des boulettes de viande confectionnées avec de la mie de pain?
R: Lorsqu’il y a un mélange d’ingrédients dans un aliment, on va d’après la majorité pour fixer la bénédiction sur cet aliment. Cependant dans le cas d’un aliment à base de céréales, leur présence impose la bénédiction de « Mézonot » même si ils sont en minorité de par leur importance. Cette règle n’a effet que si les céréales ont été introduits pour donner du gout à l’aliment. Par contre si ils viennent uniquement pour coller, agglomérer les différents ingrédients, alors ils perdent de leur importance et la bénédiction est fixée suivant l’ingrédients présent en quantité majeure. D’après le Taz, même si les céréales sont en majorité, si ils viennent juste pour coller ils ne fixent pas la bénédiction de l’aliment. Mais le Michna Broura rapporte plusieurs A’haronim, décisionnaires contemporains qui contredisent cette opinion: en effet, ils perdent leur importance, mais garde le même niveau d’importance que les autres aliments. Si ils sont en majorité alors la bénédiction sera Mézonot.
Si on rajoute de la mie de pain afin d’augmenter le volume des boulettes, et donc le pain est présent en quantité non-négligeable, et donc le gout des boulettes se trouve affecter, les A’haronim se penchent sur le cas, si la bénédiction devient « Mezonot ». En effet, le gout du pain est présent, cependant le gout principal est celui de la viande: le pain ne vient pas donner du gout, il vient au contraire affaiblir celui de la viande. Ce n’est donc pas considéré comme venir donner du gout, mais s’apparente plus à coller les ingrédients. On rapporte au nom du ‘Hazon Ich que même lorsque l’on mélange une grande quantité de pain dans les boulettes, on continue d’appeler cet aliment « des boulettes de viande ou de poisson » et non « des boulettes de pain ». On voit donc que dans l’esprit des gens le pain n’a pas d’importance supérieure aux autres ingrédients.
C’est pourquoi la bénédiction des boulettes sera celle de la viande, c.-à-d. « Chéakol ».
Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haim 208, 2; Chaar Hatsiyoun 13
Vézot Habra’ha 19, 2, p. 261; p. 402 note 76
Chaaré Habra’ha 16, 17; 23, p. 682