Réponse :
L’habitude est généralement, chez les Séfaradims, de garder les pieds joints jusqu’à la fin de la Brakha de Ata Kadoch. Nous allons voir ce qu’il en est chez les décisionnaires et ce que l’on doit faire le jour de Roch Hachana.
Il est clair qu’il est préférable de laisser les pieds joints jusqu’à la fin de la bénédiction. Mais qu’elle est l’attitude que l’on peut adopter selon la stricte loi ?
Le Troumat Hadéchène (chapitre 28) se demande si chacun doit joindre ses pieds au moment où le ‘Hazan dit la Kédoucha. Il répond par l’affirmative. On se doit, dit-il, de ressembler aux anges qui ont un seul pied, dirigé tout droit. Le Choul’han Aroukh a écrit qu’il est bon de joindre ses pieds lorsque l’on dit la Kédoucha avec le ‘Hazan.
Des décisionnaires, tel que le Elia Raba, indiquent de rester dans cette position jusqu’après Hael Hakadoch. Le ‘Hessed Léalafim dit cela également. Ainsi que Rabbi ‘Hayim Falaggi dans son Kaf Ha’hayim (chapitre 15, article 55).
Le Chévet Halévi (tome 3, chapitre 15, article 6) développe le sujet, pour arriver à la même conclusion. Son idée principale est que le Amen que l’on prononce après avoir entendu Hael Hakadoch, se rapporte non seulement à la Brakha mais aussi à la Kédoucha. En quelque sorte, la Kédoucha s’achève véritablement avec ce Amen, qui vient authentifier/confirmer les paroles de la Kédoucha (et de la Brakha).
Le Halakha Béroura (chapitre 95, article 8) lui aussi préconise, dans une formule qui laisse entendre que c’est une ‘Houmra, de se tenir droit jusqu’à ce que le ‘Hazan ait terminé Hael Hakadoch. Mais il rapporte, en note, le Névé Chalom, qui n’est pas de cet avis. Selon lui, se serait même une marque d’orgueil que de se tenir pieds joins jusqu’à Hael Hakadoch. Son argument est que le Troumat Hadechen n’a parlé que de la Kédoucha elle-même, en précisant qu’il était bon de se tenir comme les anges et que ce n’est pas une marque d’orgueil. Mais prolonger cette posture après la Kédoucha elle-même est en revanche une marque d’orgueil. Certes, le Maharil ne prononçait pas de paroles tant que le ‘Hazan n’avait pas terminé Hael Hakadoch, mais comme le dit le Névé Chalom, la parole est un sujet plus grave que la simple position pieds joins. C’est, selon lui, la raison pour laquelle le Maharil ne parlait pas jusqu’à la fin de la Brakha. Il note également que même concernant la Kédoucha elle-même, c’est un acte de piété mais pas une obligation.
Le livre Youka’h Na (chapitre 95, article 6) répond aux remarques du Névé Chalom. Pour lui, la ligne de partage que réalise le Névé Chalom entre la Kédoucha et la suite n’a pas lieu d’être. Au contraire : la Braha de Hael Hakadoch est le prolongement de la Kédoucha.
Toutefois, poursuit l’auteur, puisque le Névé Chalom considère cette prolongation des pieds joins comme une marque d’orgueil, et que même selon le Elia Raba il s’agit d’une bonne action mais pas d’une obligation, celui qui ne continue pas après la Kédoucha à être pieds joints ne doit pas subir de critiques. S’il le fait il est digne de bénédictions.
Certaines sommités relativement récentes, comme le Rav Chlomo Zalman Auyerbakh (cf. Halikhot Chlomo), restaient debout, par piété, jusqu’après Hael Hakadoch, mais pas forcément pieds réunis.
Le jour de Roch Hachana, où les prières qui suivent la Kédoucha elle-même sont assez longues, il semble que l’on puisse délier les pieds dès la fin de la K2doucha elle-même. Celui qui, par mesure de piété, souhaite laisser les pieds joints jusqu’à Hamelekh Hakadoch, sera digne de bénédiction.
En conclusion, il semble qu’il soit bon de se tenir debout jusqu’à la fin de Hael hakadoch, même si ce n’est pas une obligation. |