Réponse :
Cette question a été étudiée depuis de très nombreuses années.
Le Maharam de Rottenbourg, dans son Livre des coutumes, explique qu’à l’origine les Kaparot étaient envoyées aux pauvres. Le problème est que les pauvres en étaient vexés. Ils en déduisaient que les personnes qui avaient fait ces Kaparot leur envoyait leurs fautes contenues dans les poulets…
Du coup, poursuit le Maharam de Rottenbourg, il est préférable d’envoyer l’équivalent de ce poulet en somme d’argent. Ainsi est la coutume.
Beaucoup d’autres maitres adoptent la même conclusion :
-le Chla (Yoma, ‘Amoud Hatéchouva, 8).
-le Maharil au nom du Maharil Ségal.
-la Mahari Weil (Chout. Chap. 192)
-le Rama (chap. 605)
-le Maguen Avraham.
-Rabbi ‘Hayim Falaggi (Mo’ed Lekol ‘Hay , 16)
-le Elia Raba
-le Choul’han Aroukh de Rabénou Zalman.
-le Aroukh Hachoul’han.
-le Tachbets (chap. 125).
Il faut préciser qu’il y a d’autres avantages à donner au pauvre de l’argent plutôt qu’un poulet. En effet, le pauvre peut recevoir plusieurs poulets provenant de différentes personnes qui ont réalisé les Kaparot. Or, il ne peut pas tous les manger ! Il risque donc, soit de les jeter, soit de les revendre à bas prix. Il perdra donc de l’argent, c’est bien dommage pour lui. Voir à ce sujet M’ahzor Bet Hakaporet rapporté par le Kadoch Bétsion du rav Ben Tsion Moutsafi. De manière plus générale, l’ensemble des sources et des références rapportés dans le cadre de cette Téchouva proviennent de ce livre du Rav Moutsafi.
Le père du Rav Ben Tsion Moutsafi, à savoir le Rav Salman Moutsafi, a expliqué à son fils que l’essentiel est la Kapara obtenu par la Ché’hita et les intentions qui vont avec. Ce qui est fait avec les poulets par la suite, selon les Kabbalistes, ne constitue pas l’essentiel de la Kapara.
Le Rav Salman Moutsafi a surement déduit cela du Cha’ar Hakavanot (enseignement du Ari Zal).
(selon les sources les plus anciennes, il faut que le candidat à la Kapara pense, au moment de celle-ci, qu’il mérite la mort comme le coq, qui va mourir à sa place. Certains ajoutent meme que les différentes étapes jusqu’à la cuisson du poulet sont une Kapara: lorsque le coq est jeté au sol c’est l’équivalent de la Sékila (lapidation), lorsqu’on lui fait la Ché’hita c’est l’équivalent de Héregue, c’est-à-dire la mise à mort par le glaive. Lorsque la bête est prise par le cou, c’est l’équivalent de ‘Henek, la strangulation. Et lorsqu’il est cuit, c’est l’équivalent de Séréfa, c’est-à-dire la mise à mort par le feu. Ainsi, les 4 types de mises à mort prévues par la torah sont appliquées symboliquement au coq, et la personne concernée pensera au fait que l’animal a pris ici la place de l’homme.
Cela n’empêche pas de faire un beau geste et de faire profiter les pauvres du poulet ou de son équivalent en monnaie !
D’autre part, si l’on souhaite manger soi-même le poulet, c’est évidemment possible. La croyance populaire qui consiste à croire que les péchés sont contenus dans le poulet est évidemment infondées. Les péchés ne vont nulle part !
Dans la pratique : il nous semble qu’aujourd’hui, le mode de vie moderne fait que les personnes nécessiteuses préfèrent recevoir une somme d’argent qu’un poulet ! (rempli de ‘Avérot ou pas!). En général, lors des Kaparots faites en présence d’un public nombreux, les poulets ne sont pas remis aux personnes candidates aux Kaparots. Mais comme l’opération est généralement payante, les sommes récoltées (une partie au moins) sont remises aux pauvres via des associations etc.
Nous avons développé le sujet en prenant en compte que la personne ayant posé la question souhaite réaliser les Kaparots sur un coq, mais comme chacun le sait, d’autres se contentent de faire les Kaparots sur de la monnaie. Dans ce cas-là, l’argent ira bien évidemment aux pauvres. |