Réponse :
Combien de temps après le repas peut-on encore réciter la bénédiction finale sur la nourriture ?
A priori, la bénédiction doit suivre immédiatement la fin du repas, ce qui montre notre zèle dans la réalisation de cette mitsva. Cette conduite permet aussi d’éviter les situations où le temps imparti est dépassé.
En effet, si la bénédiction n’a pas été récitée dès la fin du repas, les décisionnaires ont fixé différentes limites, au-delà desquelles, la nourriture étant digérée, il n’est plus possible de réciter ces bénédictions.
Nous allons à présent, avec l’aide de D…, exposer les différents aspects pratiques de ce concept.
Délai de la bénédiction après un plantureux repas (d’où l’on sort réellement rassasié)
Tant que 72 minutes ne se sont pas écoulées depuis la fin du repas, on peut, sans aucun doute, réciter la bénédiction finale du repas (Birkat Hamazon ou toute autre bénédiction finale selon les cas). Ce laps de temps écoulé, tout dépend de l’appétit actuel de la personne en question.
Si elle se sent toujours rassasiée de son dernier repas et n’éprouve pas le besoin de manger à nouveau, elle pourra réciter la bénédiction finale.
Si par contre, elle ressent un besoin de manger à nouveau, ceci signifie que la digestion de son précédent repas est suffisamment avancée pour rendre impossible la récitation de la bénédiction finale.
Si la personne est dans le doute si elle ressent ou non un besoin de manger à nouveau, et que 72 minutes se sont écoulées depuis la fin du repas :
– pour toute bénédiction à l’exception du Birkat Hamazon : suivant le principe qu’on ne récite pas de bénédiction en situation de doute, elle ne pourra réciter la bénédiction.
– pour le Birkat Hamazon : un homme dont l’obligation relève de la Torah récitera le Birkat. Une femme dont l’obligation est d’origine douteuse (de la Torah ou d’ordre rabbinique) s’en abstiendra.
Le délai après une collation ou une boisson
Après avoir consommé des aliments qui ne nous ont pas complètement rassasiés, il faut prendre particulièrement garde à réciter immédiatement la bénédiction, car il est particulièrement difficile d’évaluer le temps nécessaire à la digestion.
Cependant, celui qui ne l’a pas récité immédiatement pourra, selon le Kaf Hahaïm, la réciter durant la demi-heure suivant la fin de la collation, voire même une heure si la sensation de satiété relative n’a pas disparue. Les achkenazim se conforment a l’opinion du Michna Broura que jusqu’a 72 minutes il est encore possible de reciter la bénédiction.
Il est pourtant clair que si une demie heure s’est déjà écoulée, il faudra mieux manger à nouveau un aliment dont la bénédiction qui succède est similaire afin d’éviter les doutes.
De la même manière, après avoir bu de l’eau, dont la digestion est particulièrement rapide, on s’efforcera de réciter la bénédiction finale de suite. Si cela n’a pas été fait, ce sera toujours possible pendant la demi-heure suivante, tant que la sensation de soif n’a pas réapparu.
C’est pourquoi dans certaines situations où la soif revient très vite, comme lors d’une excursion pédestre ou toute autre activité sportive, celui qui n’a pas récité immédiatement la bénédiction et est à nouveau assoiffé a perdu la possibilité de la réciter et ce, même dans un laps de temps inférieur à une demi-heure. Il est donc conseillé, lors d’activités sportives où l’on sait que la soif réapparaît à intervalles réguliers, de réciter la bénédiction finale après chaque boisson, si l’on a bu Reviit (86ml) en une fois.
Il sera par conséquent nécessaire de réciter la bénédiction préalable sur la boisson suivante, puisque la bénédiction finale constitue une interruption de la bénédiction préalable précédente. |