Question :
Peut-on s’acquitter de la Séouda Réviit avec un Réviit de vin ?
Réponse ;
Le C.A (chap. 300) écrit qu’il faut organiser sa table à la sortie de Chabbat afin de raccompagner le Chabbat. Et ce, même s’il ne compte manger qu’un Kazait de nourriture.
Le Michna Broura explique que cette organisation de la table consiste à dresser la nappe de manière honorable ainsi que se soucier des autres accessoires que l’on a l’habitude de placer lors des repas.
Il précise aussi qu’à priori il ressort de la Guémara que ce repas se fait avec du pain, mais que si cela s’avère difficile comme à la sortie des Chabatot d’été qui est très tard alors on pourra prendre des Mézonots ou des fruits. Le Kaf Ha’hayim va dans le même sens, à savoir que celui qui ne peut pas manger du pain se contentera de gâteaux ou choses semblables.
Selon cette logique il semble tout à fait possible de se rendre quitte de la Séouda Réviit avec une quantité de vin. En effet, si déjà il est possible d’être quitte avec des fruits, a fortiori qu’il sera possible de l’être avec du vin, puisque le vin est même envisageable pour s’acquitter de la Séouda qui doit suivre le Kidouch, y compris le chabbat matin.
Certains décisionnaires précisent également que le Mohel ou le Sandak peuvent boire du verre de vin de la Brith Mila et s’acquitter ainsi du Kidouch. Ceci dit, le Lévouch dit qu’il faut boire un Révi’it de vin en dehors du verre du Kidouch. Le verre du Kidouch lui-même ne suffit pas pour constituer une Séouda. Mais l’avis du Lévouch n’a pas l’air d’être celui du C.A.
Il est inutile de préciser qu’il est impératif de faire le Motsi sur deux pains pour la Séouda de Chabbat et que le vin ne suffit pas pour remplacer cela. Le vin suffit uniquement à faire en sorte qu’un Kidouch effectué par exemple à la synagogue ou autre occasion soit considéré comme un Kidouch effectif, ce qui implique une Séouda. C’est concernant cette Séouda uniquement que l’on peut se contenter de boire du vin s’il n’y a pas de gâteaux etc.
Dans le Chout Rav Péalim (35) il est question de savoir si la Séouda Réviit obéit aux mêmes règles que la Séouda Chlichit.
D’un côté, nous dit Rabbi Yossef ‘Haïm de Bagdad, il y a dans la Guémara (chabbat 119) comparaison entre les repas de chabbat et de Motsaé Chabbat. Ce qui laisse penser qu’il y a une équivalence.
Mais d’un autre coté, dit-il, il est possible que la comparaison ait ses limites et que la Séouda de Motsaé Chabbat provienne d’une obligation rabbinique alors que les Séoudot de Chabbat proviennent de la Torah.
Le Rav Péalim rapporte aussi l’opinion du Choul’han Aroukh Harav, ou rabbi Chnéor Zelmann, qui dit qu’il n’est pas la peine d’avancer l’heure de la Séouda Chlichit pour manger la Séouda Réviit avec appétit car celle si n’est pas véritablement une obligation mais une belle Mitsva. Le Rav Péalim précise que cet avis n’est toutefois pas l’avis répandu chez les autres maitres.
Donc on peut dire qu’a priori si possible n mangera du pain pour cette Séouda comme il en ressort des propos du Gaon de Vilna ou du Rav Péalim. Mais celui pour qui la chose est difficile, se contera de gâteaux ou même de fruits, tout comme la Séouda Chlichit.
Soulignons que les repas de Chabat sont censés constituer un véritable plaisir et que donc il est difficile de demander à une personne de se forcer à manger, ce serait contraire à la nature de cette Mitsva ! évidemment il est nécessaire de faire en sorte d’être en appétit pour les repas, mais si malgré tout on n’a pas faim on pourra se contenter de ce qui est possible.
En conclusion, il est possible de se rendre quitte de la Séouda Réviit avec du vin ou du jus de raisin, si l’on n’a pas la force de manger du pain ou des gâteaux. |